Frédéric Charles, membre du Comité Consultatif de CIONET France et auteur du blog "GreenSI", nous fait l'amitié de partager avec nous sa vision du Big Data.
Si quelqu'un ne prononce pas le mot bigdata dans une réunion en ce moment... c'est que vous vous êtes endormi(e) !
Car la beauté de ce mot anglais, ne faisant appel qu'a des bases de la langue de Shakespeare (big et data), fait que tout le monde croit comprendre de quoi il s'agit, et que personne ne parle de la même chose. De la comptabilité à la DG en passant par le marketing et bien sûr par la DSI.
Le buzz autour du Big Data est donc plutôt une cacophonie disgracieuse, entre ceux qui n'y voient que l'évolution du décisionnel, ceux qui au contraire y voient sa fin, sans parler de ceux qui viennent de découvrir que dans "informatique", il y avait "données", et prennent cela comme une révélation divine qu'ils répandent de machine à café en notes de synthèse.
D'ailleurs pour GreenSI, si il y avait un dieu du bigdata, ce serait plutôt une déesse : Minerve (ou Athena), déesse de la guerre (économique), de la sagesse (lue dans les données), de la stratégie (vers l'entreprise numérique), de l'intelligence (décisionnelle) et de la paix (éthique à conserver).
C'est aussi la patronne des artisans (et non des commerçants) ce que GreenSI interprète comme un signe du Panthéon romain (ou de l'Olympe grec) pour nous dire de voir le bigdata comme un outil de transformation des processus de fabrication et de services de l'entreprise, et pas uniquement comme un outil de marketing et de vente (la tendance du moment).
Et cette semaine, avec le salon Big Data Paris, le 1er et 2 Avril, le niveau de buzz autour de ce sujet devrait monter encore un peu plus. Et moi, et moi, et moi, nous faisons tous du big data... nous disent les75 exposants de cette troisième édition.
Alors quand CIONET France a proposé le 19 Mars à ses membres de faire le point sur ce concept en prenant l'angle de sa valeur ajoutée et d'exemples concrets, c'est une salle pleine de DSI qui s'est déplacée.
Le big data annonce les beaux jours du marketing, mais certains comme GfK n'ont pas attendu l'avènement du concept Big Data pour s'en occuper.
C'est ce que nous rappelle Fabrice Benaut, DSI dans le Groupe GfK. une des dix plus grandes sociétés mondiales dans le domaine des études marketing, après Nielsen ou Ipsos.
Une société qui a ses racines en 1925 dans un institut de traitement de la données et qui est devenue une société privée en 1990 avec la mission est de transformer la donnée en connaissance pour ses clients. Le Big Data a comme un air de déjà vu...
Et GfK est confrontée depuis longtemps aux fameux "3V" - Vitesse, Volume, Variété - qui définissent généralement le Big Data.
Ce qui est nouveau pour GfK, et pour toutes les entreprises, c'est de s'adapter aux nouveaux usages des consommateurs sur Internet ou sur le mobile, et de conserver la vue complète de son parcours en y collectant de nouvelles données. Des données complémentaires à celles qu'ils collectent déjà dans les magasins et sur les autres canaux. Mais la démarche et les techniques, elles, changent finalement peu, et sont au cœur du savoir faire de GfK et de ses panels. Bien sûr ce n'est qu'une des applications du Big Data, mais on voit qu'elle est ancienne.
Le Big Data, c'est nouveau ? Finalement, pour des hyper-spécialistes du marketing, pas tant que ça. Pour eux, c'est plus un renouveau du marketing, en amenant desapproches inductives et plus de potentiels pour développer les modèles statistiques.
Alors regardons donc du côté des ruptures pour mieux identifier ce qui est nouveau dans les évolutions de l'informatique amenées par le Big Data. Et pour cela CIOnet avait invité à "pitcher"des startups, rien de tel pour oublier les préjugés qui nous collent parfois un peu trop à l'existant:
GreenSI trouve que ces startups sont assez éclairantes sur les ruptures qui se cachent dans le Big Data. Non ce n'est pas le traitement de la donnée ni les capacités décisionnelles qui en découlent, mais ce sont bien :
Éthique, vie privée, surveillance généralisée, c'est peut être ce qui déclenchera un autre "data déluge", ce moment ou tout s'effondrera parce que le monde numérique aura perturbé le repos des dieux... ;-)
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